La résistance française
Combat était un journal de la Résistance française lancé pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1941, par Henri Frenay et Berty Albrecht, deux figures clés de la Résistance. Bien que Combat ait continué à exercer une influence culturelle et politique significative, il a rencontré des difficultés financières, et son tirage a progressivement diminué, jusqu'à cesser de paraître en 1974.
Leur couverture de la ressortie du film en 1962 en France est particulièrement intéressante. Deux articles, publiés à dix jours d'intervalle, y figurent, le premier étant rédigé par un journaliste apparemment berné par la campagne médiatique orchestrée par Disney. En effet, le slogan était alors « Blanche Neige nous revient plus jeune que jamais », en raison du fait que le film avait été doublé par une nouvelle distribution française et possédait donc une nouvelle bande sonore. Le journaliste pensait apparemment que cela signifiait que Disney sortait un tout nouveau film !
Le second article est écrit par nul autre qu’Henry Chapier, un journaliste et animateur de télévision français très célèbre. Mieux informé, il déplore que les productions d’alors de Disney aient perdu une partie du charme que Blanche Neige et les sept nains avait apporté à l’écran.
Article sans titre
par un journaliste inconnu (15 décembre 1962)
Chaque année voit apparaître — à l'époque des fêtes de Noël — une nouvelle production Walt Disney, à la grande joie des enfants.
Cette fois-ci, c'est une nouvelle version de l'aventure de «Blanche Neige et les sept nains» que nous propose Dave Hand.
En outre, si l'on en juge par la presse américaine, Disney aurait abandonné son classique tracé habituel, pour s'inspirer de « la grande époque de la gravure » que fut le XIXe siècle.
Les progrès techniques ont, d'autre part, beaucoup servi le dessin animé, surtout dans le domaine du truquage.
Mais le genre requiert une participation massive de techniciens : plus de 600 ont été mobilisés pour cette « superproduction » du dessin animé.
“Blanche Neige et les sept nains” sort à partir du 20 décembre aux cinémas « Mercury, Madeleine, Max-Linder, Images, et Bretagne ».
Blanche Neige et les sept nains de Walt Disney, féérie de noël…
par Henry Chapier (25 décembre 1962)
C’est le Walt Disney de notre enfance, dont plus d’un parmi nous se souvient avec nostalgie.
L’histoire de Blanche neige tirée de son sommeil de mort par le Prince charmant, que ne la connaît ?
Adultes et enfants m’ont paru l’autre soir, y retrouver le même plaisir que naguère, lorsque le film est sorti, la veille de la guerre.
Aujourd’hui, Blanche Neige et les sept nains nous revient avec une nouvelle bande sonore, et un meilleur tirage de copie ; c’est le spectacle rêvé pour Noël, en quelque sort un conte de fées « classique » pour enfants.
On ne saurait sérieusement se livrer – au sujet de ce film – à une critique dépouillée. Il s’y mêle un préjugé « a priori » favorable, une abdication volontaire devant la féérie du dessin animé.
Les productions Walt Disney ont perdu, depuis, ce caractère naïf et gentil. Leurs derniers films révèlent un esprit beaucoup plus attentif aux incidences commerciales du genre qu’à sa fraîcheur et à sa spontanéité.
Raison de plus, si Blanche Neige est une exception, d’y emmener ceux qui ne connaissent pas cette jolie histoire aux personnages familiers…