Ce réveil est difficile à dater car, s'il existe en plusieurs versions, celles-ci reprennent toujours le même visuel et seuls les versions les plus récentes possèdent une date directement inscrite sur le cadran. Certaines boîtes indiquent un prix directement imprimé sur le carton, d’autres non.

L'illustration présente Blanche Neige assise à terre. Elle semble chanter et lève son bras droit sur lequel semble posé l'oiseau bleu qui bat les secondes sur le réveil. Chaque chiffre du cadran est accompagné d'un nain ou d'un dessin de la chaumière ou des animaux. Les aiguilles représentent des branches sur lesquelles sont perchés deux oiseaux rouges.

Des présentoirs géants de plus d'un mètre de haut en forme de réveil servaient à exposer les vrais réveils que l'on insérait dans des alvéoles situés à la place des chiffres, permettant donc de présenter 12 réveils. Deux mécanismes derrière le présentoir permettaient de faire fonctionner les aiguilles et l'oiseau, comme sur les modèles à vendre.

Publicités et Histoire

Un buvard, objet populaire des publicitaires à l'époque où l'on écrivait au stylo plume, vante les mérites de ces réveils déclinés avec les personnages Mickey, Donald, Bambi, Pluto et Pinocchio. Si l'on prend en compte le film le plus récent, Bambi, sorti en 1948 en France, les réveils étaient alors déjà en circulation car les personnages des films suivants comme Cendrillon ou Alice sont absents de la publicité. Un article du 13 mai 1948 dans le magazine « L’Ordre » rédigé par « Françoise », intitulé « Foire de Paris ou économie domestique », mentionne d’ailleurs le réveil Bayard Blanche Neige. Cela ne nous assure pas qu’il n'ait pas été fabriqué avant cela, néanmoins, il est vrai que la Foire de Paris est censée présenter des nouveautés.

Il est à noter que, moins d’un an après cet article, et la potentielle introduction de cette licence Disney, on apprend grâce à « L’Humanité » du 21 février 1949 que les ouvriers de l’usine qui les fabriquent font grève car le capital de la société a subitement bondi « de 2 millions 675.000 francs en 1946, à 5 millions 350.000 francs en 1947, puis miraculeusement à 53 millions 500.000 francs en 1948. Les réveils, en l’espace de 15 mois, ont subi trois augmentations successives de 20% et une quatrième de 15%. » De cette fortune, les ouvriers semblent n’avoir rien touché, d’où la grève. On ne peut s’empêcher de penser que l’évident engouement pour les réveils Bayard n’est probablement pas étranger à son accord avec Walt Disney S.A. On peut comprendre aussi que des prix aussi changeant aient cessé d’être imprimés à même les boîtes.

On trouve encore des publicités avec ce même réveil aux côtés de ceux de Maya l'abeille et Heidi, deux séries japonaises sorties à la télévision française en 1978 et 1979 respectivement. Le réveil a donc été fabriqué avec relativement peu de modifications jusqu'en 1984, date de faillite de la société.

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