Élyane Célis

Blanche Neige sur disques

Élyane Célis a eu tellement de succès en interprétant Blanche Neige sur disques en France lors de la sortie initiale du film, que beaucoup ont eu l’impression que c’était elle qui interprétait également le rôle dans le film, et cette croyance a duré des décennies. Bien que ce soit Christiane Tourneur et Beatrice Hagen qui ait enregistré les rôles parlé et chanté respectivement, le travail d’Élyane Célis n’est pas à sous-estimer. Elle enregistre non seulement un disque de chanson, mais aussi les disques de l’histoire du film, lesquels seront réédités jusqu’à nos jours.

Laissons le compositeur Henri Bourtayre nous résumer la vie de la chanteuse.

Hommage de Henri Bourtayre

De son vrai nom Éliane Delmas, est née à Ixelles en Belgique en 1914.

Elle voulait être professeur de piano et ne chantait que pour son plaisir. Elle fréquentait quelques sociétés d’amateurs où sa voix extraordinaire de soprano fut très vite remarquée et appréciée.

En 1935, elle est engagée par Henri Varna pour paraître dans la nouvelle revue du Casino de Paris « Parade du monde » aux côtés de Maurice Chevalier qui en était la vedette. Elle y crée Piroulirouli qui fut un grand succès. Elle reçoit le Grand Prix du disque en 1935 et devient vedette à part entière. Dès lors, ses succès ne se comptent plus (…).

En 1938, elle interprète la version phonographique française des succès du film de Walt Disney «Blanche Neige et les sept nains». Elle crée aussi le célèbre air cubain « Maria la O » avec l’orchestre Lecuona Cuban Boys.

Mariée à l’auteur-compositeur Marcel Delmas, elle alterne pendant des années les galas et l’opérette. Son tour de chant au Music-Hall est aussi un grand spectacle. Une merveilleuse symphonie de rose et de gris. Le public la découvre assise sur un immense piano que sa robe rose à volants mousseux recouvre entièrement avec un fond de scène drapé de velours gris. Elle est blonde, souriante, avec un bouquet de roses rouges dans ses bras. Sa voix s’élève pure, cristalline, souple et la salle, enthousiaste, éclate en applaudissements.

L’interprétation de ces grands airs célestes d’opéra-comique et de films musicaux sont pour elle une longue série de succès : « Beaux soirs de Vienne », « Ciribidibin », « Mon cœur soupire »…

En 1945, à la demande du Maréchal Leclerc, son mari écrit une chanson pour la 2e D.B. « Lorsque demain ». L’autre face de ce 78 tours « Baisse un peu l’abat-jour » devient l’un de ses plus grands succès.

Malheureusement, en 1954, elle est obligée de renoncer à chanter car sa santé ne le lui permet plus.

Elle s’éteint en 1962 dans son appartement du boulevard de Clichy à Paris, tout près de la place Pigalle qu’elle habita pendant vingt-cinq ans.

Elle fut « le rossignol du music-hall ».

Élyane Célis
Élyane Célis

Ce que Bourtayre oublie de mentionner, c’est qu’il est le compositeur de la chanson « Baisse un peu l’abat-jour ». Après son retrait de la vie professionnelle, Élyane Célis revient faire une apparition à la télévision en 1960 lors de l’émission Rue de la gaité où l’on réunit sur scène d’anciennes gloires de la chanson.