Maurice Nasil en 1954

Débuts

Maurice Nasillski est né le 7 juillet 1913 à Alger, en Algérie, à l’époque colonie française. Il est la voix de Timide dans le deuxième doublage français de Blanche Neige.

Il semble qu’il débute au théâtre Marigny dans « Margot » avec Yvonne Printemps et Pierre Fresnay dont la première a lieu le 26 novembre 1935. Il y joue un grand seigneur « avec la meilleure foi du monde », selon L’écho de Paris. Il enchaîne en avril 1936 dans une pièce de George Feydeau, « Feu la mère de Madame » avec Jacques Deschamps. L’été, il part à Vichy interpréter le jeune Fontanges dans Bichon. À l’été 1937, il reprend le rôle du Vicomte Doudou, créé par Jean Tissier, dans La fessée au Théâtre de Paris. De nouveau à Marigny, en décembre 1938, il joue un politicien dans « Le nez de Cléopâtre » sous la direction de Jacques Baumer. Le 1er janvier, il fait partie des lauréats des auditions de Radio-37 et participe à l’émission de 19H35. En février, le Théâtre de la Michodière offre une reprise de l’opérette à succès « Trois Valses » avec Yvonne Printemps et Pierre Fresnay et Maurice y tient un petit rôle.

Au cinéma

Peut-être est-ce à cause de ses origines que Sacha Guitry lui confit tout d’abord un petit rôle de marchand persan en 1937 dans Les perles de la couronne. Il enchaîne ensuite avec L’innocent de Maurice Cammage au côté de Noël-Noël en 1938. Sa participation suivante, en 1939, au film Nuit de décembre, ne sortira en France qu’en 1941 et Maurice ne tournera plus rien pendant la guerre.

Humberto Catalano et Maurice Nasil dans Les perles de la couronne (1937)
Jacques Varennes et Maurice Nasil dans L'aigle à deux têtes (1947)

La deuxième guerre mondiale

Maurice est mobilisé à Toulon et, avec d’autres jeunes acteurs, il y monte « Le Misanthrope ». Pendant l’occupation, il joue « Les Boulingrin » de Courteline avec Jean Témerson en avril 1941. Le 21 mai à la radio, il joue « Les sept mensonges de l’Impératrice ou ça c’est du cinéma ! », une fantaisie d’André Lang avec Simone Renant dans le rôle de Rita Hayworth, et Maurice dans le rôle du metteur en scène. On ne sait guère mieux sur ses activités à l’époque, mais ses origines juives lui ont forcément imposé une cessation d’activité.

Après la guerre

Il revient au théâtre des Mathurins en 1946 dans « Divines paroles ». Et il décroche quelques petits rôles au cinéma, parfois crédité. Il tourne ainsi L’aigle à deux têtes de Jean Cocteau en 1947 ou le film de Henri Jeanson Lady Paname d'Henri Jeanson dans lequel il interprète le moraliste Chacaton, ce qui vaudra au film un procès de la part d'une personnalité réelle de ce nom. Mais Maurice n’est pas un jeune premier, et n’approchera jamais le haut de l’affiche. Il devient donc un second rôle récurrent à l’écran, sur scène et dans le doublage.

Maurice Nasil avec Jean Brochard et Marguerite Moreno dans Un revenant en 1946
Maurice Nasil double Timide dans Blanche Neige en 1962

Doublage

On lui demande, à la sortie de la guerre, de doubler Fleur, la petite mouffette dans Bambi. Un personnage timide qui augure de son futur rôle dans Blanche Neige. Dans Dumbo, l’éléphant volant, il double également la cigogne distraite qui livre le célèbre éléphant à sa mère. Il est la voix de l’épouvantail joué par Ray Bolger dans le classique Le magicien d'Oz. Il devient aussi une voix récurrente de Danny Kaye comme dans La vie secrète de Walter Mitty en 1947. C’est à l’été 1962 qu’on lui demande de doubler Timide dans Blanche Neige et les sept nains. Il enregistrera aussi ensuite le rôle du vautour Ziggy dans Le livre de la jungle et des voix additionnelles dans Tintin et le lac aux requins. Il est à noter qu’il a activement participé aux dramatiques radio des albums de Tintin dès 1959.

Fin de carrière

Il se fera encore remarquer dans La vache et le prisonnier, où il joue un des compagnons de Fernandel au début du film. Il investit aussi le petit écran dès les années 1950 dans plusieurs épisodes de l’émission judiciaire En votre âme et conscienceIl joue aussi dans les séries Vidocq et Les rois maudits. Mais son temps est majoritairement passé à la radio et au théâtre où il se produira sous la direction d’Yves Robert, Robert Hossein ou Raymond Rouleau jusque dans les années 1980.

Il meurt le 6 janvier 2003 à Paris 9.

Maurice Nasil en 1959 dans La vache et le prisonnier

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