Choisissez une séquence ci-dessous pour voir les dessins associés et découvrir qui a animé quoi. Vous pouvez également faire défiler la page pour découvrir comment une scène passe d'un dessin d'inspiration à un plan entièrement animé et quels sont les documents que j'ai utilisés pour trier tout cela.

Chaque séquence est passée par différentes étapes au cours desquelles divers types d’œuvres d'art ont été créés :

Les dessins préparatoires

Pour trouver l'inspiration, on crée pour chaque scène, décor, personnage ou même idée, et avec plusieurs techniques (gouache, pastel, crayon, etc.) une multitude de dessins.

Le storyboard

Il fait office de scénario pour un film d'animation et on y présente l'histoire sous forme de vignettes en dessous desquelles on écrit le dialogue. Ces vignettes peuvent être ajoutées, enlevées, ou déplacées à mesure que l'histoire prend forme.

Le layout

Ce sont des dessins qui établissent comment le plan sera composé avec le décor, les personnages et les mouvements de caméra figurés par des cadres rouges.

Les dessins d'animation

Il s'agit tout simplement des personnages dessinés au crayon sur papier par l'animateur qui décompose leurs mouvements image par image. On trouve les crayonnés (ou roughs) qui correspondent au premier jet de l'artiste, et les dessins nettoyés (clean-up drawings) qui sont des versions refaites sans tous les coups de crayons, soit décalqués sur une nouvelle feuille, soit directement à même le dessin original.

Les décors

Ce sont les éléments fixes de l'image sur lesquels les personnages se déplacent. Dans Blanche Neige, ils étaient peints à l'huile avec des couleurs transparentes, alors que tous les décors des productions suivantes seront gouachés.

Les cellulos

Ce sont les dessins encrés et gouachés sur une feuille de celluloïd transparente qui, une fois posée sur le décor, composera le plan final photographié par la caméra.

L'ordre des séquences et des scènes retenu est celui utilisé pendant la majeure partie de la production et régulièrement repris depuis. Il a été déterminé au mieux selon plusieurs documents de production.

Le projet définitif

Un document de travail avec une date différente pour chaque scène. (Exemple : S15B du 2 décembre 1937) Il s'agit d'un texte abouti dont la numérotation des scènes correspond au numéro trouvé sur les dessins de production.

La partition principale

Certaines séquences comportent des dates comme 14C du 2 décembre 1937. Les dialogues et effets y sont soigneusement notés à côté de la musique et la numérotation des scènes est parfois précisée sur la partition. C'est le cas pour la séquence 1B par exemple.

La continuité du découpage

Il est établi le 12 février 1938 post-première et post-sortie nationale. L’avantage est qu’il s’agit du montage final (à quelques exceptions près) et que les génériques sont donc inclus. L’inconvénient est que toutes les scènes sont renumérotées et une scène ne correspond plus toujours à un plan mais parfois à l’arrivée d’une couche de cellulos. Exemple dans séquence 1A : on compte trois scènes pour la Reine qui croise les bras, le feu qui monte et descend et l’esclave qui apparaît avec la fumée dans le même plan. Autre gros problème : les séquences elles-mêmes sont regroupées et renumérotées : les séquences 1A, 1B, 2A, 2B deviennent la « REEL1 SEC. 1A » et du coup, la « REEL 1 SEC. 1B » commence au début de la séquence 3A.

N.B. : le seul document qui liste effectivement les génériques et livre de début et de fin est le troisième, seul document qui n’a pas gardé la numérotation originale. Mais comme si ça ne suffisait pas, là où, dans le reste du film, il peut compter plusieurs scènes dans un même plan, pour le générique, il n’y a qu’une scène.

Le générique de début est donc la scène 1 et chaque titre est numéroté TITLE #1, etc. Le livre est toujours la scène 1, INSERT #1, INSERT #2 et INSERT #3 qui correspondent au livre qui s’ouvre, la page 1 et la page 2.

La séquence du Prince capturé et son évasion, coupée bien avant la sortie du film, est située, dans l'adaptation en bande dessinée d'époque, entre les évènements des séquences 11B et 13A. Je l'ai donc appelé séquence 12, bien que je n’aie, à ce jour, pas trouvé de preuve absolue de cette numérotation.