Cinema était un magazine italien bimensuel publié entre 1936 et 1943, puis entre 1948 et 1956.

25 décembre 1937

Le numéro du 25 décembre 1937 publie un article de Domenico Méccoli, qui est en fait, très largement inspiré de l’article qu’on peut trouver dans le numéro du 12 décembre 1937 du Picturegoer. On y mentionne pareillement l’utilisation de la couleur, les voix, les personnages, dont on note au passage qu’ils n’ont pas encore leurs noms traduits.

Au-dessus de l’article se trouve une frise avec Mickey menant une parade composée des trois petits cochons, de chatons, de Toby la tortue et du lièvre. Ces derniers portent des bannières et des pancartes qui forment la phrase : « Le premier long-métrage de Walt Disney ». L’article est ensuite illustré d’images de Silly Symphonies, de Mickey, de Walt Disney… mais pas de Blanche Neige à laquelle l’article est pourtant entièrement dédié. Mais la couverture rattrape ce faux pas en reproduisant de façon stylisée une version en noir et blanc de l’illustration principale de Gustaf Tenggren. Voici le texte traduit en français, suivi du texte original en italien.

La nouvelle vedette des mamans

Évoquons une autre "star" du cinéma : Blanche Neige, belle princesse créée par la main de maître de Walt Disney. Elle ne vit pas dans la réalité, elle ne mange pas, elle ne dort pas, mais à l'écran elle apparaîtra comme une Greta Garbo, comme les autres divas célèbres et elle parlera et agira comme elles, pas à la manière des précédents personnages de Disney. Blanche Neige est donc une figure idéale qui aura cependant la forme réelle illusoire du cinématographe. Elle sera accompagnée du beau prince charmant et de sept nains : Doc, Sleepy, Grumpy, Dopey, Happy, Bashful, Sneezy.

L'idée est venue à Disney en 1933. Il avait lu les romans des frères Grimm et avait été impressionné, y voyant une vaste source d'inspiration. Les frères Grimm racontent que Blanche Neige était belle et que la Méchante Reine, jalouse de sa beauté, voulait la faire tuer par un chasseur qui, par compassion, la laissa libre dans les bois. Dans la forêt, elle vécut avec les sept bons nains. Mais pendant qu'ils travaillaient, la Méchante Reine la découvrit et, par trois fois, essaya de la tuer. À la troisième fois, Blanche Neige sembla vraiment morte. Le prince charmant portait son corps avec lui lorsque, sous l'effet d'un choc, le poison mortel sortit de la bouche de Blanche Neige, qui vécut alors heureuse en tant qu'épouse du prince.

À la fin de l'année 1934, l'ébauche cinématographique du conte de fées était terminée, à quelques détails près, et les scènes, les artifices et les décors étaient déjà spécifiés. En 1935, Disney décide des voix des personnages, tandis que la préparation générale se poursuit. C'est précisément en 1935 qu'il vint en Italie et que j'eus l'occasion de m'entretenir avec lui : "La préparation de Blanche Neige, me dit-il, coûte à ce jour plus de 250 000 dollars. Elle a été travaillée et rejetée maintes et maintes fois avant d'arriver au type final, car il ne s'agit pas d'une Silly Symphony plus ou moins longue. Blanche Neige est quelque chose de nouveau : c'est le premier film hollywoodien à combiner des personnages de fiction avec les éléments réels d'une histoire".

En 1936, la production proprement dite du film a commencé avec la collaboration de quelque 480 personnes, dont des techniciens, des scénaristes, des décorateurs et des dessinateurs. Et tout cela sans trahir les anciennes vedettes : Mickey Mouse ou le Canard. Contrairement à ces derniers, ni Blanche Neige ni les sept nains n'apparaîtront dans d'autres films. Disney considère que les faire agir dans un environnement différent de celui pour lequel ils vivent et ont été créés serait les gâcher.

La première chose que l'on fait lorsqu'on présente de nouveaux acteurs, c'est de leur donner leurs caractéristiques. Pour Blanche Neige, c'est gênant, tant elle est née parfaite, poétiquement belle et rêveuse. Parmi les nains qui se tiennent à ses côtés, Doc et Grumpy se distinguent : Doc, esprit intelligent et fat mais indécis dans l'action ; Grumpy, ronchon et bourru mais cœur d'or et prêt à agir en cas de problème. Quant à Happy, il est, comme son nom l'indique, joyeux et jovial. Sleepy est toujours endormi ; Dopey est rusé et aimable, il a de l'esprit ; Sneezy est constamment enrhumé et parle par le nez. Bashful est timide et, en présence de Blanche Neige, il ne peut surmonter sa timidité.

Une curiosité ? Doc, Sneezy, Dopey, Grumpy, Sleepy et Bashful ont des sourcils noirs, longs, épais et mobiles : les sourcils caractéristiques de Disney ; Happy, par contre, a des sourcils blancs et fermes, mais Disney s'est occupé personnellement de Happy. Un souci fondamental était de préciser la valeur expressive de la couleur ainsi que le caractère et la portée du commentaire musical. Ainsi, dans Blanche Neige, nous serons confrontés à un type de couleur différent de celui que nous avons vu dans les courts métrages jusqu'à présent. C'est aussi parce que, dans le nouveau film, la couleur ne sert pas seulement à habiller, de manière plus ou moins agréable, des lieux et des personnages, mais à les expliquer et à les exprimer. Blanche Neige, en effet, est peinte en couleurs vives : elle a la peau pâle, une jupe crème et se détache sur n'importe quel fond. Doc s'habille de couleurs vives tandis que Grumpy, avec ses vêtements, donne l'impression d'être en état d'ébriété. Dopey, bel esprit, porte du jaune safran et une casquette grise, et ainsi de suite.

Pour illustrer la valeur expressive de la couleur dans l'histoire, on peut citer la scène où les nains sentent la présence d'un étranger dans leur chaumière : le bleu foncé et le bleu-vert contribuent à faire ressentir leur malaise.

Il y a donc une autre caractéristique à souligner chez Mlle Blanche Neige : elle chante. On jurerait entendre une voix splendide. "Un jour, mon prince charmant viendra", murmure-t-elle ; et la chanson, qui commente les scènes d'amour, sert de motif. « Je souhaite" et "Un sourire en chantant", chante encore Blanche Neige, qui se languit de son prince. Et le prince charmant répond par "Un chant". On trouve également dans le répertoire " Hi-ho " chanté par les nains sur le chemin du travail ou sur le chemin du retour ; " Sifflez en travaillant " et " La tyrolienne des nains ", étranges, illogiques, captivantes ; " On se lave " chanté par les nains lorsqu'ils sont obligés de se laver. (Les auteurs de la musique sont Larry Morey et ce Frank Churchill qui a écrit la célèbre chanson des Trois petits cochons ).

Ces nains sont donc musicalement ingénieux. Dans leur petite maison, ils ont construit un orgue. Comment un orgue construit avec des moyens inadéquats et de fortune peut-il jouer ? Les ingénieurs de Disney ont résolu le problème en faisant les mélanges les plus étranges de bouteilles remplies d'eau, de clarinettes sans embouchure, d'ocarinas, de bassons sans anche, et d'autres choses encore...

Disney a annoncé que Blanche Neige et les sept nains serait bientôt prêt - son cadeau pour la nouvelle année. Entre-temps, il a commencé à travailler sur un nouveau dessin animé basé sur le livre "Bambi" de Felix Salten. Le nouveau protagoniste est un cerf.

Domenico Méccoli

Cette photographie montre la méthode utilisée par Walt Disney pour obtenir un certain effet stéréoscopique dans ses dessins animés. Les feuilles de celluloïd, portant chacune les images dans le même plan, sont disposées l'une derrière l'autre à différentes distances de l'appareil photo. L'objectif, grâce à la transparence du celluloïd, peut filmer jusqu'à la dernière feuille, donnant ainsi au film un effet de perspective aérienne. La caméra est d'un type spécial et a coûté cinquante mille dollars.

Mamme nuova stella dei cinema

Saluiamo un’altra « stella » del cinema: Biancaneve, bella principessa creata dalla mano maestra di Walt Disney. Essa non vive nella realtà, non mangia, non dorme, ma sullo schermo apparirà come una Greta Garbo, come le altre celebri dive e parlerà ed agirà come loro, non alla maniera dei precedenti personaggi di Disney. È, dunque, Biancaneve una figura ideale che avrà, però, l’illusoria forma reale del cinematografo. E ci sarà, con lei, il bel Principe Azzurro e sette nani : Doc, Sleepy, Grumpy, Dopey, Happy, Bashful, Sneezy.

L’idea venne a Disney nel 1933. Egli aveva letto le novelle dei fratelli Grimm e ne era rimasto impressionato vedendovi una vasta fonte di ispirazione. Soprattutto lo aveva colpito l’avventura di Biancaneve: raccontano i fratelli Grimm che Biancaneve era bellissima e che la Regina cat¬tiva, invidiosa della sua bellezza, volle farla uccidere da un cacciatore il quale, invece, mosso a, compassione la lasciò andare libera per il bosco. E nel bosco ella visse con i sette buoni nani. Ma mentre essi erano al lavoro, la Regina cattiva la scoprì ‘ e per ben tre volte tentò di ucciderla. Alla terza Biancaneve parve morta davvero. Il Principe Azzurro ne portava il corpo con sé quando, per una scossa, il mortale veleno uscì dalla bocca di Biancaneve che poi visse felice sposa del Principe.

Alla fine del 1934 era terminata la stesura cinematografica della favola, meno i dettagli, ed erano già precisate scene, trovate, scenografie. Nel 1935 Disney decise le voci da dare ai personaggi mentre proseguiva la preparazione generale. Proprio nel 1935 egli venne in Italia ed ebbi occasione di parlargli: « La preparazione di BIANCANEVE — mi disse — costa a tutt’oggi più di 250 mila dollari. Si è lavorato e si è scartato• continuamente prima di arrivare al tipo definitivo, perché qui non si tratta di una Silly Symphony più o meno lunga. BIANCANEVE è qualcosa di nuovo: è il primo film di Hollywood che combini personaggi di fantasia con gli elementi real di una vicenda ».

Nel 1936 cominciò la lavorazione vera e propria del film con la collaborazione, fra tecnici, scrittori, scenografi, disegnatori, di circa 480 persone. E tutto questo senza tradire i vecchi divi : Topolino o il Papero. A differenza di questi, né Biancaneve né i sette nani compariranno in altri film. Disney considera che farli agire in un ambiente diverso da quello per il quale vivono e sono stati creati, significa sperderli.

La prima cosa che si fa quando si presentano nuovi attori è di dirne le caratteristiche. Per Biancaneve è imbarazzante, talmente essa nasce perfetta, poeticamente bella e sognante. Fra i nani che le stanno accanto si distinguono Doc e Grumpy: Doc, spirito intelligente e fatuo ma indeciso nell’azione; Grumpy, scontroso e rude ma cuor d’oro e pronto ad agire quando nascono dei guai. In quanto a Happy, egli è, come lo dice il nome, felice e gaudente. Sleepy è sempre, sonnacchioso; Dopey è scaltro ed amabile, un bello spirito; Sneezy è continuamente infreddato e parla attraverso il naso. Romantico è Bashful e in presenza di Biancaneve non sa vincere la propria timidezza.

Una curiosità? Doc, Sneezy, Dopey, Grumpy, Sleepy e Bashful hanno nere sopracciglia lunghe, folte e mobili: le caratteristiche sopracciglia di Disney; Happy ha invece sopracciglia bianche e ferme, ma ad Happy ci ha badato Disney personalmente. Preoccupazione fondamentale è stata quella di precisare il valore espressivo del colore e il carattere e la portata del commento musicale. Così, in BIANCANEVE, ci si troverà di fronte ad un tipo di colore diverso da quello visto finora nei cortimetraggi. E ciò anche perché, nel nuovo film, il colore non serve soltanto a rivestire, in modo più o meno piacevole, luoghi e personaggi, ma a spiegarli ed a esprimerli. Biancaneve, infatti, è dipinta in colori splendenti: ha la pelle chiara, la sottana color crema e si stacca su qualsiasi sfondo. Doc veste a colori forti mentre Grumpy, con i suoi abiti, dà l’impressione dell’uggia. Dopey, bello spirito, ha farsetto di giallo zafferano e berretto grigio; e così via.

Quale esempio del valore espressivo del colore nella vicenda si può citare la scena in cui i nani avvertono la presenza di un estraneo nella loro casetta del bosco : il blu cupo e il verde blu aiutano a dare il senso della loro inquietudine.

C’è, poi, un’altra caratteristica da mettere in rilievo nella signorina Biancaneve: ella canta. Si può giurare che si udrà una voce splendida. « Un giorno verrà il mio Principe Azzurro », ella gorgheggia; e la canzone, che commenta le scene d’amore, serve da motivo conduttore. « La canzone del buon augurio » e « Con un sorriso e una canzone » canta ancora Biancaneve desiderando il suo Principe. E il Principe Azzurro risponde con « Una canzone ». In repertorio ci sono inoltre: « Hi-ho » cantata dai nani, andando al lavoro o tornandone; « Fischiate mentre lavorate » e « Questa non è che una sciocca canzone », strane, illogiche, avvincenti; «La canzone del bucato » intonata dai nani quando sono obbligati a lavarsi. (Autori della musica sono Larry Morey e quel Frank Churchill che scrisse la famosa canzone dei tre porcellini).

Questi nani, poi, sono musicalmente ingegnosi. Nella loro casetta hanno costruito un organo. Come può suonare un organo costruito con mezzi inadatti e di fortuna? I tecnici di Disney hanno risolto il problema facendo le più strane mescolanze di bottiglie riempite d’acqua, di clarinetti senza bocchino, di ocarine, di fagotti senza linguetta, e di altre cose del genere…

Disney ha annunciato che BIANCANEVE E I SETTE NANI sarà ben presto pronto: il suo regalo per il nuovo anno. E intanto egli ha iniziato i primi lavori di un nuovo grande cartone animato tratto dal libro di Felix Salten « Bambi ». Il nuovo protagonista è un cervo.

Domenico Méccoli

Questa fotografia mostre qual è il metodo usato da Walt Disney per ottenere, nei suoi cartoni, un certo effetto stereoscopico. I fogli di celluloide, che recano ciascuno le immagini in uno stesso piano, vengono disposti uno dietro l’altro a distanza diversa dalla macchina da presa. L’obbiettivo, attraverso le trasparenza della celluloide, riesce a riprendere fino all’ultimo foglio dando così alla pellicola un effetto di prospettiva aerea. La macchina da prese è di tipo speciale ed è costata cinquantamila dollari.